Le concepteur du feu "Le ciel ne peut attendre" ayant gagné le Jupiter d'or cette année, Yanick Roy, a été nommé "Personnalité de la semaine" par le journal La Presse dimanche dernier. Ce titre est attribué chaque semaine par un comité interne à La Presse à une personne qui se démarque par l'excellence dont elle a fait la démonstration dans le milieu où elle évolue. Chaque année, un gala diffusé à Radio-Canada les honore et on y nomme les "Personnalités de l'année" dans diverses catégories (arts et culture, affaires, sciences, sports, etc...).

Vous trouverez ci-dessous une transcription de l'article paru à ce sujet dans La Presse. On y apprend notamment que Yanick Roy s'était fixé comme objectif de remporter un Jupiter avant l'âge de 30 ans. Comme il est âgé de 29 ans, on peut dire que le feu aurait aussi pu s'intituler "Yanick ne peut attendre"!

Frédérick


La Presse
Dimanche 10 août 2003

La personnalité de la semaine
Yanick Roy

Le jeune artificier de 29 ans a remporté le Jupiter d’or au Mondial SAQ des feux d’artifice, auquel il participait pour la première fois à titre de concepteur.

Par Jean-Paul Soulié

Le Jupiter d’or du Mondial SAQ, le concours international d’art pyrotechnique de Montréal, a été remis pour la première fois au Canada, pays hôte, et au concepteur du spectacle Le ciel ne peut attendre, M. Yanick Roy, de la firme québécoise Royal Pyrotechnie.

Les feux d’artifice de Montréal présentaient cette année un très haut niveau de compétition. Yanick Roy, 29 ans, y participait pour la première fois à titre d’artificier et concepteur de productions pyromusicales. Le jury et le public ont apprécié le rythme endiablé et la continuité qu’il a su donner à son spectacle de 30 minutes, son exploitation de toutes les possibilités du site de La Ronde, la nouveauté de plusieurs de ses effets et l’utilisation de nombreuses pièces aquatiques. La Presse salue la performance de Yanick Roy et son Jupiter d’or et le nomme Personnalité de la semaine.

Yanick Roy a pratiquement toujours vécu, avec sa mère, Francine, et ses deux sœurs, au milieu des pétards et des fusées. Son père, Jean-Pierre Roy, était distributeur de jouets et de « pétards à mèche » vendus chez les dépanneurs, qui ont fait les délices de générations d’enfants. C’est Jean-Pierre Roy qui a fondé la compagnie Royal Pyrotechnie et qui a commencé à vendre de petits feux d’artifice pour les fêtes familiales. Yanick se souvient de l’avoir vu creuser des trous dans le sol pour sécuriser des mortiers, et il l’a accompagné à bien des tirs de feux d’artifice. Le métier d’artificier, Yanick l’a appris de son père, qui avait participé aux feux d’Expo 67, était l’ami de Giovanni Panzera, le grand artificier italien, et a travaillé avec les Ruggieri, au cinéma, à Orlando chez Disney, en France, en Italie et en Chine.

« Au début, raconte Yanick, les feux étaient lancés à la main, en pesant sur un bouton, et même avec un boutefeu. Aujourd’hui, nous sommes informatisés. On fait encore du manuel, mais grâce à l’ordinateur, la synchronisation avec la musique se fait au dixième de seconde. » Yanick dit qu’il n’est pas musicien, mais c’est lui qui trouve la trame sonore de ses spectacles. « Cette année, j’ai choisi des musiques de films, des morceaux de Forest Gump, de Cocoon, de Gladiateurs, du Masque de fer… Je les repère et je vais en studio, chez Serge Poliquin, mon directeur musical, pour faire un montage de la trame sonore du spectacle. Ensuite, je mets des tableaux dessus. » Sur l’écran de son ordinateur portatif, Yanick montre le déroulement de la représentation, les grandes envolées du début, de la fin et les élans et accalmies des principaux tableaux. À chacun des mouvements musicaux correspondent des envolées de fusées, de bombes, de chandelles romaines. Yanick en connaît toutes les couleurs, l’altitude des explosions, les effets dans le ciel ou sur les eaux. Chaque pièce pyrotechnique a ses caractéristiques, ses effets de retombée. Comme un peintre qui mêle les couleurs sur sa palette, il choisit les mélanges qu’il va projeter dans le ciel devant la foule des spectateurs. Travail de haute précision : il faut faire coïncider les 15 morceaux de musique de deux minutes chacun avec des milliers de pièces de grosseurs et de couleurs différentes, des sifflets, des tourbillons, des stroboscopes, des bombes et des chenilles, des comètes, des volcans…

Yanick a étudié aux collèges de Saint-Césaire et de Sherbrooke. Il a étudié le génie électrique au cégep, mais sa connaissance de l’immense panoplie des pièces pyrotechniques, il doit aller la chercher chez les fabricants. Il a fait deux voyages en Chine, dans la vallée du Hunan. « J’y suis allé deux fois et j’y retourne à l’automne. À Liuyang, à huit heures de train de Hong Kong, il y a la plus grosse concentration de fabricants au monde, ils sont des milliers. Et il y a les Espagnols, à Valence, et les Italiens de Turin. Il faut connaître les derniers produits, les nouvelles pluies d’étoiles flashantes, les flocons de neige. Beaucoup de travail. Mais réussir un feu et entendre l’ovation monter d’une foule de 1000 ou de 10 000 personnes, c’est extraordinaire ».

« J’ai eu mon certificat d’artificier à 18 ans, dit Yanick, et pendant trois saisons j’ai travaillé à La Ronde. Dix ans plus tard, j’ai mon Jupiter : je voulais en avoir un avant mes 30 ans, c’est le but que je m’étais fixé. »

Le Gala de l'Excellence 2003 de La Presse sera télédiffusé dimanche soir à la télévision française de Radio-Canada. Ce gala rassemble tous les récipiendaires du prix "Personnalités de la semaine" décerné au cours de l'année par la journal La Presse. Je rappelle que Yanick Roy, concepteur du feu "Le ciel ne peut attendre" (Jupiter d'or 2003) a reçu ce titre au mois d'août. Nous devrions donc l'aperçevoir à l'écran au cours de cette soirée.

Bonne année à tous!
Happy New Year!

Frédérick

La Presse publie aujourd'hui un article sur Yanick Roy et un portrait de la firme Royal Pyrotechnie, dans le cahier Affaires.

Frédérick